BRUNO PACCARD
Depuis l’âge de 13 ans Bruno Paccard conjugue sa vie avec la photographie. Comme un témoin indispensable après la disparition du père qu’il n’a pas connu et dont il semble être à la quête d’une trace dans chacune de ses images.
Chaque photo est un artefact de sa présence au monde, sa preuve, et le lien qui l’enracine au père absent.
Tout au long de sa vie il témoigne ainsi de ses multiples activités, d’apprenti, de photographe, d’ouvrier, de projectionniste, des gens croisés, côtoyés, aimés et des lieux où il a vécu, à la campagne puis à la ville.
Les photographies de Bruno Paccard offrent au regard sentimental la patine du temps et de la main de l’homme, une complicité tant joyeuse que mélancolique, incongrue et nostalgique.
Rien n’est prémédité, chaque photographie est une rencontre fortuite qui, passée sur la pellicule, n’est ainsi plus une banalité mais une histoire à raconter. C’est le récit pas banal des gens et des choses ordinaires que l’on est souvent tenté d’effacer mais que le photographe s’obstine à retenir : les paysans, les chats, les chiens et les chevaux, les objets jetés çà et là sur le macadam, les bouteilles messagères de la prison St-Paul, les Roms et leurs maisons de papier, les vieux quartiers industriels.
Bruno Paccard est photographe des chemins et des rues. Il partage la vie des êtres et l’usure des choses et leur tend en miroir une beauté toute particulière, non ostentatoire, celle de la métamorphose possible en chacun de nous à tout instant.
Pour cette rétrospective aux archives municipales de Lyon, Bruno Paccard s’est immergé dans ses archives personnelles et a vu se redérouler sa vie : les photographies de ses enfants se mêlant à celles des paysans et des manifestants, les personnalités cannoises et les roms, des artistes, des écrivains, des femmes, des « yoyos » et d’autres traces ancrées dans le macadam, les blancs d’Espagne, les vues de Lyon et l’horizon niçois.
Ici donc se déploie le panorama singulier d’une vie photographiée, proposant autant de paysages que d’expériences vécues et d’époques traversées dans lesquels vous saurez probablement croiser vos propres chemins.
Aurélie Foussard
Le 21.02.2023
Le retour des refoulés
Texte de Nancy Huston à propos d’une série de photos de Bruno Paccard, sur les Roms
Bruno Paccard est respectueux vis-à-vis des Roms. Il entre doucement dans leur intimité sans proclamer “j’en suis”. Nous sentons l’étonnement dans son regard et nous le partageons…. ses images sont poésie, leurs nuances de gris cognent, leurs couleurs vibrent…
Mmmm le problème c’est que voilà nous les Gadjos nous ne les aimons pas eux les Roms parce que parce que parce que eh bien parce que nous en sommes jaloux nous ne les aimons pas parce que nous ne comprenons pas ce qui se passe ce n’est pas possible visiblement ils ne travaillent pas et sont heureux alors que nous travaillons et ne sommes pas heureux ils ont de mauvaises dents et de grands sourires on a de bonnes dents et des grimaces ils dorment bien on dort mal ils rayonnent on se renfrogne ils sont radieux on est grincheux ils rigolent on grogne c’est la fin des haricots, ce genre de chose !
Ils n’ont pas encore compris mariage pour tous gestation pour autrui fécondation in vitro et mouvement de libération de la femme mais étrangement leurs femmes semblent se mouvoir plus librement que les nôtres, étrangement leurs femmes sont belles et insolentes, ne font pas tout le temps des régimes, ne passent pas des heures devant leur miroir ou sur leur vélo d’appartement, ne dépensent pas une fortune en fringues et en crèmes, ne se font pas refaire ceci et cela… mais chantent ! dansent le flamenco ! sont de fières fleurs couleur flammes ! Nous avons perdu le sens de l’être ensemble, ne savons plus chanter rire crier, pour qu’on se mette à danser il nous faut des décibels et une dose d’alcool dans le sang, la musique doit être assourdissante et les mouvements désordonnés, alors là oui parfois on peut, rarement…
Ils se tiennent là devant leurs bâches, tissus à motifs, bout de bois et de tôle, de bric et de broc, sol en terre battue, tapis usés, et ils rayonnent, nous on se tient là devant nos comptes d’épargne logement, nos réunions de copropriétaires, notre listes de courses à faire au supermarché, et on cafarde. Tous nos papiers sont en ordre, assurance vie assurance maison assurance voiture assurance retraite, eux vivent sans papiers mais semblent avoir plus d’assurance que nous, c’est horripilant !
Et quand, récupérés, nos panneaux publicitaires deviennent pan de mur ou de plafond chez eux, nos mannequins demi-nus retravaillés avant et après photo sont tristes et vides, femmes glaciales sur papier glacé, tandis que, tout autour, la vitalité des Roms éclate et brûle, nous saute aux yeux, à la figure, c’est insupportable ! On les chasse ils reviennent on les refoule ils reviennent on les renvoit chez eux loin de chez nous hors de nos frontières et ils reviennent, encore et encore, camper chez nous parmi nous, là, vlan, au bord de nos autoroutes !
A côté, on trace ! Dans des voitures blanches et noires et grises qui font un bruit d’enfer, coûtent une fortune et empoisonnent l’air, on roule vite vite vite chaque jour d’ici à là pour travailler gagner économiser payer acheter s’assurer de quelque chose, oui on roule vite du matin au soir tous les mois de l’année sauf celui où, exténués et immobiles, on se crame au bord de la mer, voilà nous a-t-on dit la bonne sinon l’unique manière de vivre.
Ils sont notre refoulé, tout ce que nous avons refoulé pour devenir ce que nous sommes – joie larmes rage violence pulsions passions exubérance du corps – nous l’avons mis de côté afin d’aller sagement et ponctuellement à l’école à l’église à l’université au bureau à la banque, et sans arrêt ceux-là reviennent nous rappeler que nous sommes des corps vivants et faisons partie de l’univers, regardez ce que vous avez perdu nous disent-ils, ce que vous avez sacrifié ce que vous avez oublié, merde ça suffit à la fin, l’éternel retour du refoulé ! Ils aiment bouger, OK on leur apprendra à bouger Allez, ouste ! Foutez le camp ! Qu’on ne vous voie plus par ici ! et pour vous empêcher de revenir on mettra à votre place… des pierres.
Nancy Huston
Ils ont des corps que je connais d’enfance ; quand ils dansent, ils sont graves, ils sont presque farouches et me donnent envie de pleurer.
Ils dansent, ils pourraient pleurer, ou gueuler, ils ne pleureront pas.
Pas devant les autres. Ils vivent tous sous le regard des autres. Ils sont tous les autres de quelqu’un.
Ils gueuleront peut-être, au café, quand la boisson aura dévissé les écrous et dégondé les vieilles douleurs.
Je reconnais les blouses, les bottes, les cigarettes au bec, mon père eût dit les pipes, le goût de la burle, le silence dernier des fenêtres, les chemises à carreaux, les parkas, les casquettes, les gilets, les tricots, les moustaches, les nuques, et les mains.
Les mains ont une vie propre ; elles cherchent et trouvent, ont trouvé, l’abri d’une poche ; elles empoignent la cavalière, le guidon, un bâton ; elles sont croisées et reposent, sur la table, sur les genoux, sur la canne ; elles pendent, elles attendent.
Les joies, les rêves, les désirs, les élans sont en creux, inscrits dans les marges.
Les sourires sont embusqués, à fleur de regard.
On flaire des solitudes.
Les mobylettes, on disait des pétarous, ont déserté ; la soutane aussi. Les cafés et les foirails se sont vidés.
Je ne peux pas ne pas l’écrire, je ne peux pas faire comme si ça n’existait pas, ce que l’on sait, ce que l’on voit, aujourd’hui, en 2022, de certains villages aux volets fermés que traversent des routes aveugles.
On ne peut pas ne pas se demander ce qui est arrivé à Gerry, quelle histoire ne racontera pas son visage fracassé, raboté.
On ne saura pas à quoi Juliette s’est usée, elle se tient, elle tient ; Pierre Masson tient, les Costes et les Nouvet aussi, ils sont en vigie, dans les cuisines, au fond de la neige, devant les arbres, au bord des routes ; ils marchent, ils vont, ou ils sont ; ils sont plantés dans les paysages et font corps avec les plis des terres, leurs saisons, les gestes recommencés du travail énorme, les horizons sempiternels, les prés, les bois, les matins et les soirs.
Ils marchent et nous les suivons, le chasse-neige est passé, la voie est ouverte, les images font récit, les piquets des clôtures et les poteaux télégraphiques ponctuent des chroniques tenaces et ordinaires, de minces et sourdes litanies qui se dévident dans un coin de nos mémoires.
C’est une façon d’être au monde, c’est irrémédiable, c’est à prendre ou à laisser.
Je prends. Je suis embarquée.
La puissance et la gloire seraient du côté des bêtes, du côté des chevaux ; ils sont épiques, ils sont mythologiques, ils ont traversé des temps immémoriaux, ils sont magnanimes et affûtés, ils sentent fort. Je pense à Louis Calaferte qui a tout écrit, dans C’est la guerre.
Sur la route on entend le pas des chevaux.
On regarde par la fenêtre.
Il y a une colonne de chevaux avec des paysans qui marchent à côté d’eux un bâton à la main.
Je pense à Louis Calaferte, je pense à Jean Giono et à l’Iliade.
Les chevaux parlent.
Au temps où les bêtes parlaient, la ferme était une île suspendue au milieu de rien dans la perfection de l’hiver, personne ne se tuait de boisson et Gerry n’avait pas été cabossé. Pas encore. Pas déjà.
La douceur est têtue, elle existe, elle se glisse entre l’homme et le chat, le velours tiède du chat contre l’oreille de l’homme et contre sa nuque que la coiffeuse a bien dégagée ; la douceur est dans la confiance de leurs yeux posés sur nous. Elle serait dans le plastron éclatant d’une chemise de fête, dans les cheveux souples de Juliette, l’herbe des talus, le charnu des arbres et le gros grain d’un col roulé tricoté à la main par une mère, une épouse, une soeur, ou peut-être même une fille.
La douceur est dans la lumière et la photographie est une écriture de la lumière, c’est atavique parce que c’est étymologique, le mot dit la chose et il n’y a pas à sortir de là.
La douceur existe.
Des châteaux en Espagne
Elle sont de plus en plus rare dans nos villes. Remplacées progressivement par des dispositifs de communication plus structurés, plus léchés ou sophistiqués. Les vitrines recouvertes de blanc d’Espagne, à l’occasion de travaux, de changements d’enseignes, durant des périodes de transition, contribuent pourtant à donner une identité à l’espace urbain et sont des marqueurs visuels forts dans une ville en mouvement, en métamorphose, dont le visage ne cesse de se renouveler. Les vitrines badigeonnées de cette préparation blanchâtre (dérivée de craie) signalent au flâneur une histoire en devenir et annoncent l’éclosion imminente d’un nouveau lieu de vie. Dans son Eloge du magasin, nourri par une vingtaine d’enquêtes de terrain, le sociologue Vincent Chabault montre que le magasin n’est pas uniquement attaché au fait de bêtement consommer, mais qu’il dispose aussi d’une dimension sociale, le magasin étant doté de fonctions symboliques qui favorisent les liens entre les individus.
Bruno Paccard est attentif au souffle et aux vibrations de la ville. Il met en exergue des incongruités, des rencontres improbables, des détails, significatifs, auxquels nous ne prêtons plus attention… Dans sa série consacrée aux vitrines enduites de blanc d’Espagne, il révèle un monde d’une extrême richesse formelle en détaillant avec son appareil photographique les coups de pinceau aléatoires déposés sur la vitre. C’est vertigineux. Contrairement à l’artiste Bertrand Lavier qui, dans sa série Vitrines (2000), reproduisait des vitrines à l’échelle 1, Bruno Paccard s’aventure au coeur de la matière et saisit la richesse picturale sous-jacente à un banal recouvrement. Le barbouillage opacifiant révèle une multitude d’images, produit une myriade d’impressions, génère des amorces de fictions… L’esprit divague. Passe sans transition de l’infiniment petit à l’infiniment grand. De l’hémoglobine grossie par le microscope. Un delta de fleuve capté par un satellite. Les épanchements de matière qui devaient occulter, cacher, banaliser, constituent finalement un remarquable réservoir iconographique que les photographies détaillées de Bruno Paccard révèlent. Ses images agissent comme des paréidolies : elles incitent le regardeur à reconnaître, en fonction de sa culture, de ses préoccupations, de sa sensibilité, une forme, une apparence, une image, dans une tache ou un mouvement de matière hasardeux. Les dégoulinures, les effets de brossage, les volutes plus ou moins serrées convoquent aussi une histoire de la peinture abstraite. Jean Messagier n’est pas très loin. Mais une abstraction qui laisse libre cours à l’invention, à la projection, à la divagation. Un château en Espagne qui reste à bâtir.
Gwilherm Perthuis
Photographier, c’est aller au devant des êtres et des choses dans le monde. C’est ainsi que Bruno Paccard explore sous différentes latitudes des espaces de natures et de cultures diverses. Il les explore selon un rapport d’altérité inspirée à l’égard des êtres et d’attention réceptive à l’égard des choses.
Et c’est avec un sens photographique qui lui est propre qu’il perçoit, ressent et capte le réel alentour des lieux dans lesquels il voyage et prospecte. De ces lieux, il nous rapporte des séries photographiques dont les sujets peuvent nous paraître éloignés les uns des autres. Cependant, son œuvre n’est pas éclectique dans la mesure où ces sujets multiples sont pris dans des cercles de convergence stylistiques et sémantiques qui assurent au travail sa cohérence d’ensemble. Les images
photographiques en général et celles des Mémoires d’asphalte en particulier sont
iconographiquement imprégnées d’affects, chargées de symboles, de mémoires individuelles et collectives, elles sont aussi indices, témoins, documents, archives, et, dans la force de leur expression, elles ont bien sûr une valeur plastique. Les photographies nous arrivent donc dans leur évidence formelle, mais accolées à une part de mystère qui en constitue la doublure énigmatique ouverte sur le poétique. Nous comprenons alors que l’espace photographique des Mémoires d’asphalte, s’il est certes un espace prélevé sur le réel urbain, est maintenant un espace imaginaire.
Et c’est bien la translation photographique qui produit la conversion métamorphique : les choses les plus banales deviennent remarquables et l’ordinaire singulier, se détachant sur le support asphalté a priori sans noblesse, habituellement invisible et ignoré alors même que nous marchons et roulons
dessus quotidiennement.
Si l’oeuvre de Bruno Paccard n’est pas éclectique, les Mémoires d’asphalte ne sont pas davantage un inventaire pour cataloguer : elles sont véritablement une archéologie visuelle pour révéler. Elles montrent des images plus ou moins abstraites qui mêlent d’une part des objets de toutes origines, et d’autre part des marques, traces, empreintes, signes. Ce matériel visuel est dessiné, imprimé, incrusté, et comme gravé dans le bitume. Tous les motifs sont saisis dans une
lumière de type expressionniste qui compose avec les blancs et les noirs, avec les brillances et les matités. La lumière intègre un mode chromatique de contraste qui fait varier les gris et les étire rythmiquement entre du crépusculaire anthracite et de l’auroral lactescent. L’archéologie visuelle recueille les mémoires d’asphalte à la frontière de l’invisibilité et au seuil de la perte et de la dépossession. On le ressent particulièrement avec les photographies d’objets incrustés, qu’ils soient intacts, déformés ou fragmentés. C’est comme une dramaturgie poétique des choses d’abandon et d’oubli. Bien que mémoriels, ces objets polysémiques et polyvalents ne nous livrent pas des souvenirs précis. Nous n’avons ni explication ni signification immédiate, car dans l’étrangeté de leur existence photographique, ce sont des icônes hiéroglyphiques nous renvoyant dans le hors champ vers des hypothèses et des histoires à inventer. Sédimentés dans l’épaisseur de l’asphalte et comme
autres à eux-mêmes tant ils sont arrachés à leur fonction et à leur utilité initiales, ces objets nous paraissent éloignés, alors qu’en réalité ils nous sont très proches. Ne sont-ils pas possiblement des secrets tombés du fond de nos poches sur la voie publique, des talismans, gris-gris ou fétiches conjuratoires ? Ils sont nimbés d’une aura indéfinissable, spécialement lorsque Bruno Paccard les élève au point culminant de leur expressivité. Qu’ils soient précieux – gourmette en or, montre -,
indispensables – lunettes, clés – ou de la pacotille, telle cette boucle d’oreille en forme de tour Eiffel, ils sont tous émouvants et égaux dans le processus de leur « asphaltisation ». Ils sont à la fois vestiges d’un passé récent et vertiges au présent ouvert des mémoires fertiles.
Toutes les photographies de la série naissent quand exploration et création coïncident. En contrepoint des objets enchâssés dans l’asphalte matière des mémoires, les marques, empreintes, traces et signes nous le font à leur tour ressentir. Certaines marques et empreintes apparaissent dans des configurations géométriques dont les cercles, les carrés et les rectangles sont tantôt alignés
symétriquement, tantôt distribués au gré de figures plus aléatoires et hasardeuses. Elles nous placent face à des paysages stellaires comme surgis de quelque exoplanète. Parfois, nous avons aussi l’impression d’être en présence de micro cratères géologiques sous une clarté lunaire qui attribue à la lumière une dimension sidérale et ponctuellement spectrale. Et puis il y a les marques et les signes
qui dessinent souplement des graphismes inattendus et surprenants. S’agit-il de signes cryptés, de formules cabalistiques ou de messages ésotériques ? Ou bien s’agit-il d’une calligraphie hermétique venue de l’autre côté des alphabets connus ou répertoriés ? Mais peut-être sommes-nous là devant une écriture inédite que nous découvrons : l’écriture asphaltique. Elle est tracée au moyen des pneumatiques de véhicules de toutes sortes que nous, macadam scripteurs sans le savoir, conduisons
en tous sens. Sur la bande d’enregistrement qu’est l’asphalte s’impriment de façon éphémère les schémas de nos trajectoires fluides ou heurtées.
Mémoires d’asphalte, sous tous leurs aspects, deviennent comme les palimpsestes de nos existences urbaines mobiles qui ne cessent de se croiser, de se rencontrer, de se séparer… Elles sont des figures en archipel et des traces fragiles à l’ombre de nos vies citadines. Avec cette archéologie visuelle, Bruno Paccard ajoute, dans le champ perceptif et mémoriel de notre conscience urbaine, un espace réel et imaginaire supplémentaire : le monde de l’asphalte.
Joël Couve
janvier 2023
Remerciements:
Louis Faivre d’Arcier, Marie Maniga, Mourad Laangry, Nancy Huston, Marie Hélène Lafon, Ernest Pignon Ernest, Aurélie Foussard, Samira Yonis, Joël Couve,
Frederique Jeantet, Gilles Demange, Gwilhem Pertuis, Eric Sellem, Anne-Marie/Roland Pallade, Alain Chevrette, Diana/Sam Cross, Anna/Chris Long,, Pierre Arcabou, Didier Chamizo, Nicolas Roux dit Buisson, Anne Catherine Marin, catherine Sioli,
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